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Article de La Tribune (S. Lajoie) de samedi dernier
SHERBROOKE — On dit souvent que les athlètes d’élite progressent davantage après une défaite, un coup dur, un écueil important. Et c’est à la qualité de leur réponse à cette adversité qu’on mesure leur réel potentiel.
Le quart-arrière du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke Jérémi Roch s’est adressé à ses coéquipiers, lundi, au lendemain de la défaite de 38-3 subie contre le Rouge et Or, à Québec.
Un deuxième match difficile cette saison pour l’attaque sherbrookoise contre leurs éternels rivaux de Québec. Sherbrooke n’a inscrit que trois points en 120 minutes de jeu contre le Rouge et Or, en 2013.
Le Vert & Or lutte toujours pour une place en séries d’après- saison; une victoire aujourd’hui contre les Stingers de Concordia, à compter de 16 h au Stade de l’Université de Sherbrooke, jumelée à une défaite de McGill contre Bishop’ s, et le Vert & Or pourra poursuivre sa saison.
Ironiquement, le destin du Vert & Or est lié en grande partie à la performance des Gaiters.
Roch a jugé que le moment était propice pour haranguer ses troupes.
« J’ai parlé à l’équipe, j’ai dit aux gars que je prenais le blâme sur mes épaules. Que dorénavant, je tenterais d’être plus démonstratif, plus enthousiaste. Je suis un gars calme et cérébral et c’est comme ça que j’ai du succès. En même temps, on dirait que l’attaque s’est modelée à mon image, ce qui fait qu’il nous manque cette intensité, cette hargne, cette étincelle qui fait qu’on joue d’instinct, sans trop réfléchir », a ajouté le jeune joueur de troisième année.
« On a pratiquement la même unité que l’an dernier, on n’est pas satisfait de notre jeu jusqu’ici. Je ne veux pas finir la saison avec une fiche de 2-6. On a une tonne de raisons d’être motivés pour ce dernier match. »
En effet, l’offensive sherbrookoise n’est pas l’ombre d’elle-même, cette saison. En fait, en terme de points marqués, elle est la pire de la conférence Québec avec 136 points en sept rencontres, soit une moyenne légèrement supérieure à 19 points par match, dont seulement 15 touchés. Elle a aussi été blanchie, une fois.
En parallèle, les statistiques personnelles de Jérémi Roch ne sont pas les mêmes que lors de ses deux premières saisons à Sherbrooke.
Le jeune prodige qui a fait son football collégial à Vanier fait tout de même amende honorable avec 1817 verges de gains aériens et sept passes de touchés.
Par contre, il a déjà sept interceptions à son actif, soit deux fois plus que l’an dernier (3). Et en 2012, il avait complété sa saison avec 2635 verges de gains aériens.
N’est-il pas trop exigeant envers lui-même?
« Je ne crois pas être trop dur envers moi-même dans cette analyse. J’ai accepté ce rôle de leader de l’attaque du Vert & Or à mon arrivée ici et je suis conscient de toute la pression qui vient avec ça. Dès cette semaine, à l’entraînement, j’ai fait des modifications, je suis sorti sur le terrain avec plus d’énergie afin que mon comportement soit contagieux auprès de mes coéquipiers. »
« J’ai décidé d’être plus « vocal »; auparavant, il y avait des leaders dans l’équipe, des gars qui parlaient beaucoup comme Kevin Régimbald, Patrick Chénard ou Nicolas Boulay. On a maintenant de nouveaux capitaines qui nous guident bien par l’exemple, mais je me dis qu’en jasant un peu plus, on pourrait retrouver cette intensité qui nous manque », a-t-il expliqué.
Ce discours de Roch à ses coéquipiers semble avoir misé dans le mille, selon le principal intéressé.
« Les gars sont venus me voir pour me dire qu’il était temps! Et seulement de la façon dont on a pratiqué cette semaine, le niveau d’intensité et d’enthousiasme qu’on a démontré, c’était du rarement vu cette saison. J’ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner sur le terrain samedi contre les Stingers. Pas de doute, on doit rehausser notre jeu, notre niveau d’acharnement. Il faut avoir l’instinct du tueur. »
Certains observateurs pourraient avancer que ce constat a été fait trop tard en saison 2013.
Mais une victoire des Gaiters et un gain du Vert & Or aujourd’hui, et Jérémi Roch, aura la chance de mettre en pratique cette nouvelle mentalité lors de la demi-finale du football québécois, le 2 novembre à Québec.
Tant qu'à faire un discours "changement de cap", tu es toujours mieux de le faire avant d'affronter une équipe poche... #succès101
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